• Bibliothèque,

ZOOM sur... L'exil et le cosmopolitisme

Publié le 17 décembre 2014

Forcé, consenti ou recherché, l'exil se décline en condition et conscience. L’identité de départ et l’identité d’arrivée suscitent une dynamique de multi-appartenance chez les exilés qui sont en quête de l’universel.

Date(s)

le 17 décembre 2014

Lieu(x)
Créteil
Université Paris-Est Créteil (UPEC)
Bibliothèque du Campus Centre
61 avenue du Général de Gaulle
94010 Créteil Cedex
Lundi au vendredi : 8h30-19h
Samedi : 10h-17h
Du latin exsilium « bannissement», le terme a évolué en vieux français vers le mot « exill » signifiant « détresse, malheur, tourment ». L'« exilé » est défini par l'Académie Française comme celui « qui a été condamné, contraint à l'exil ou s'y est déterminé ». Le mot exilé désigne plus le fait de mener une vie loin de sa patrie que le fait d'y avoir été contraint. Forcé, consenti ou recherché, l'exil n'est pas seulement la perte d'un lieu, il est aussi une perte de repères.
On trouve de multiples figures d’exils dans l’histoire. Ovide, chassé de Rome pour avoir ajouté aux arts, celui d’aimer, et nombre d’écrivains défenseurs des libertés que les régimes totalitaires ont contraint au silence ou à l’exil. Pour Plutarque, l’exil présente un événement heureux car il permet d’acquérir une plus grande liberté intérieure. Des écrivains sont partis à l’étranger afin de se couper du provincialisme de leur pays, tel fut le cas de l’écrivain polonais Witold Gombrowicz.
L'écriture devient le lieu de refuge de l'exilé, le seul endroit où il se sent véritablement chez lui : Adorno, dans Minima Moralia explique: "Pour qui n'a pas de patrie, l'écriture peut devenir le lieu qu'il habite."
La vie de l’intellectuel exilé est marquée par une continuelle quête d’identité, étroitement liée au bilinguisme, à la conscience d’appartenir à deux patries, deux cultures. L’identité de départ et l’identité d’arrivée suscitent une dynamique de multi-appartenance. Il se veut citoyen du monde ; passerelle entre les cultures, les langues, les hommes. Parmi les citoyens du monde célèbres, on peut citer le philosophe cynique Diogène de Sinope mais aussi Immanuel Kant avec son Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique.
Les intellectuels cosmopolites, qui ont passé les frontières d’autres cultures, sont en quête de l’universel qui a pour fondement l’humanisme.

ARTICLES
> Etre citoyen du monde  / Valérie Gérard, Université  Lille 3 in Tumultes, 2005,1- n°24 : Citoyennetés cosmopolitiques) accessibles via Cairn.info
> Littératures de l’exil (article d’Encyclopaedia Universalis) / Albert Bensoussan, traducteur, essayiste et professeur émérite à l’Université de Rennes II, Haute-Bretagne

BIBLIOGRAPHIE
> Documents disponibles à la bibliothèque du Campus Centre