Les modèles alternatifs au modèle commercial de publication scientifique

Publié le 13 janvier 2025 Mis à jour le 25 novembre 2024


Le modèle classique de la publication scientifique 

La publication scientifique actuelle est majoritairement contrôlée par des éditeurs commerciaux. Un petit nombre d'entre eux détient les revues les plus prestigieuses et notamment à fort facteur d'impact. Il en résulte de fait une situation de monopole dont l’impact se ressent sur le travail des chercheurs : ceux-ci ressentent une contrainte à soumettre leurs travaux à ces revues censées leur garantir plus de visibilité. Cette situation donne également aux éditeurs le contrôle des données des publications des chercheurs (titre, pagination, affiliations des auteurs, date de publication...), ce qui offre à ces entreprises une influence notable dans le paysage de l’évaluation scientifique
 

Les modèles alternatifs proposés par la Science Ouverte

Le développement de la Science Ouverte remet en cause le circuit classique d’édition scientifique dominé par des éditeurs commerciaux et leurs données propriétaires, en encourageant l’adoption de nouvelles manières de publier, réputées plus vertueuses.

Des modèles d’édition alternatifs ouverts visant à valoriser au mieux les travaux des chercheurs font ainsi leur apparition. 

Ces alternatives concernent les différentes étapes du circuit de publication :  

  • La relecture et validation des prépublications (ou preprints) par les pairs grâce à des services tels que PCI 
  • La publication des preprints, via des épirevues (revues composées de preprints déposés en archives ouvertes) comme Episciences 
  • La publication des étapes de relecture par les pairs, avec les modifications demandées ; 
  • La publication des articles (parfois tirés des épirevues) selon le modèle diamant, tels qu'ils le sont sur PCI Journal ou OpenEdition 

Les frontières ne sont pas étanches entre ces différentes étapes, ces services peuvent en effet être complémentaires. 

Ainsi certaines plateformes hébergent à la fois des preprints et des publications ainsi que les informations relatives au circuit de validation. 

La plupart de ces alternatives relèvent du modèle diamant, c’est-à-dire un modèle non commercial, dans lequel ne paient ni l’auteur ni le lecteur. Ce modèle est en général géré par une communauté (Wikipédia), un organisme public (Episciences) ou un consortium (SciPost). 

Les épirevues et Episciences
  • Les épirevues constituent une alternative aux revues traditionnelles. Elles permettent aux chercheurs de faire relire et de publier leurs preprints dans une revue possédant une identité propre. Ces revues sont construites comme une surcouche (en anglais « overlay », on parle d’ailleurs d’overlay journals pour désigner les épirevues en anglais) des différentes plates-formes d’archives ouvertes. Ces revues donnent une valeur ajoutée aux publications des chercheurs, en les faisant relire par un comité (comme dans une revue classique) et en éditorialisant le contenu proposé sur leur page. 
    Les publications déposées par les chercheurs sur des plates-formes comme HAL ou ArXiv peuvent ainsi être publiées en parallèle dans une épirevue si les auteurs en font la demande, soit auprès de l’épirevue après le dépôt de l’article sur une archive ouverte, soit directement dans le formulaire au moment du dépôt de la publication dans l’archive ouverte si la fonctionnalité existe.  

  • La plate-forme Episciences, développée par le CCSD (qui maintient et développe HAL), héberge des épirevues dans de nombreux domaines scientifiques avec des lignes éditoriales et des identités distinctes proposant une relecture des publications par les pairs. On y retrouve des revues en mathématiques, physique, informatique, ou encore en sciences humaines. Sur ce portail sont présents à la fois des projets nouvellement créés et des revues préexistantes et qui ont été intégrées à Episciences. 
    Il est possible de soumettre directement son preprint à une revue Episciences lors du dépôt sur HAL retrouvez le tutoriel du SAVAN à ce sujet
Les épirevues ne sont pas les seules manières de valoriser les preprints déposés sur une archive ouverte : des systèmes de peer community review à but non lucratif proposent de faire relire vos publications par des pairs et de les faire recommander par des communautés de chercheurs. Les publications ainsi validées peuvent ensuite être publiées dans une revue classique ou dans une épirevue. C’est le cas de PCI. 
PCI et PCI Journal
  • Peer Community In est une organisation à but non lucratif proposant un service de relecture de preprint permettant aux chercheurs de faire examiner et recommander leurs prépublications par les différentes communautés PCI. Ainsi, PCI est composé de plusieurs « PCI disciplinaires » couvrant différents domaines de la connaissance. Ces communautés d’experts se chargent de l’évaluation des publications afin de les recommander publiquement sur le site de Peer Community In. 
    Avec ce fonctionnement, l’organisation propose une alternative au peer review en dehors du circuit traditionnel par les comités de rédaction des revues. Les publications validées par la communauté PCI peuvent ensuite être proposées à une épirevue ou à une revue classique, les auteurs conservant leurs droits patrimoniaux sur leurs écrits. La revue Peer Community Journal est gérée par l’équipe de PCI et les articles qui sont passés par le circuit de validation des communautés PCI peuvent être publiés sur ce site si l’auteur le souhaite. 
    Il est possible de soumettre son article à une évaluation d’une communauté PCI directement dans le formulaire de dépôt dans HAL retrouvez le tutoriel du SAVAN à ce sujet