Les émotions, à la fois expériences intimes et expressions hors de soi, habitent la littérature jeunesse dans toute leur démesure et leur subtilité. Loin d’être représentées comme des appétits à dominer, elles nous rappellent le lien entre corps et esprit et nous réconcilient avec une dimension de notre humanité.
Bonnes ou mauvaises humeurs, explosives ou rentrées, elles y sont suggérées, dans un jeu symbolique qui laisse libres les enfants de s’y reconnaître. Rires et pleurs, peur et colère y sont souvent mêlés, exprimant des relations complexes, souvent contradictoires et jamais hiérarchiques. Les albums les plus créatifs n'hésitent pas à évoquer la jalousie, l’envie de faire mal ou plaisir, la sensation d’être trop ou pas aimé, la culpabilité, la honte, la complicité…
Dans
Méchante, Nadja met en scène le désir de vengeance et la solitude, tout en respectant les mystères de l’être humain. Fleur rêve de solitude et en souffre dans
Toute seule de Grégoire Solotareff. Hipollène affronte la peur et la tristesse dans
L’Arbre sans fin de Claude Ponti, au point de se transformer en larme.
A la fois universelles et singulières, les émotions sont souvent niées au quotidien, tant il est difficile de reconnaître la colère en soi ou de partager sa tristesse. A l'inverse,
Broutille de Anne Herbauts nous apprend à parler du chagrin sans être dévasté, et Maurice Sendak dans
Max et les maximonstres autorise à ne plus recouvrir de honte nos émotions fortes.
Rendez-vous jeudi pour des échanges passionnants !
Entrée libre entre 12h et 14h.
Bibliographie
La bibliothèque vous propose une sélection d'ouvrages sur le sujet :
Les émotions - Littérature jeunesse
Pour aller plus loin
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> Les ressentis émotionnels et la littérature à l'école