Paul Mengal et Luigi Tarantino, « Pour une psychologie du dehors. La question de l’objectivité des conduites humaines chez I. Meyerson ».

Paul Mengal, empêché, n'a pu faire sa communication. Il était représenté par son collègue philosophe, Frédéric Gros, de Paris 12.

Paul Mengal, Professeur de Philosophie, Paris 12

Luigi Tarantino, ATER, Paris 12

 

Luigi Tarantino prépare une thèse sur la notion d'objectivation, centrale dans le projet de Meyerson. Rappelons que l'axiome de la psychologie historique est que l'étude de l'activité mentale ne peut être immédiate et porte sur les actes matérialisés en œuvres et en institutions. Luigi Tarantino questionne la position de Meyerson sur l'objectivité des conduites humaines à partir de l'étude du rapport, historique et conceptuel, qui rattache sa pensée au champ des sciences humaines au début du XXe siècle.

Sa communication sera introduite par Paul Mengal, son directeur de thèse, et qui, pour être président de notre université n'en est pas moins chercheur. Philosophe, historien des sciences et plus particulièrement de la psychologie, il vient de publier, chez L'Harmattan, La naissance de la psychologie. Généalogies de la psychologie, qui vise l'archéologie même de la psychologie, la manière dont le discours sur l'âme a pu prendre sens dans un contexte historique donné.

Paul Mengal est l'instigateur de la venue à Paris 12 de la bibliothèque de Meyerson. Je cite ce que racontait Dominique Roche en 1995 :

« Nous étions en 1991. La bibliothèque de l'Université Paris 12 s'était réveillée trois ans plus tôt d'un long marasme et commençait à peine à se doter d'outils bibliothéconomiques efficaces et d'objectifs ambitieux tant en terme de service public qu'en termes de collections.

C'est alors qu'un jeune et fougueux professeur, dont je ne connaissais pas encore le nom, (M. Paul Mengal), surgit dans mon bureau et m'entretient d'une histoire à la fois banale et fantastique : il s'agissait d'un savant, Ignace Meyerson, un être d'exception, qui avait réuni autour de lui, sa vie durant, des livres qu'il aimait, par goût personnel ou par nécessité de recherche, des livres qui avaient accompagné ou étayé sa vie et sa pensée. Sa pensée tournait autour d'une idée apparemment très simple mais qui ouvrait la porte à toutes les aventures : c'est dans les productions, dans ses constructions intellectuelles, scientifiques, artistiques, métaphysiques, et dans leurs variations selon le temps et le lieu qu'il faut chercher l'être humain. L'ensemble de ces ouvrages représentait les différentes facettes d'une même quête ; et voilà que, dix ans après sa mort, les ouvrages de Meyerson s'inquiétaient pour leur avenir. Ne faudrait-il pas que l'on s'occupe de leur trouver un toit pour que d'autres chercheurs à leur tour viennent les toucher, les caresser, les interroger ? » [« La bibliothèque Meyerson à l'Université Paris 12 », Pour une psychologie historique, p. 11]

Ces propos, rapportés au style indirect libre, sont ceux qu'avaient tenus Paul Mengal, le « jeune et fougueux professeur ».