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Aperçus de la culture japonaise

Publié le 13 mars 2018 Mis à jour le 7 mars 2018

La civilisation et la culture du Japon, désormais largement connues au-delà de ses frontières, demeurent un mystère pour de nombreux occidentaux.

Aperçus de la culture japonaise

Traditions et innovation

La société japonaise accorde une grande place aux traditions et aux gestes du quotidien. La façon de saluer, le registre de langue utilisé, la politesse obéissent à des règles strictes qui marquent le respect des hiérarchies sociales, fondées sur l’âge et sur la profession. Toutes ces règles instaurent une grande retenue dans les échanges sociaux.

La famille, noyau de la société japonaise, a profondément évolué avec la vie urbaine, mais elle garde un poids majeur dans les mentalités, notamment sur la répartition des rôles entre les femmes et les hommes.

Le rapport au travail est très fort, et les entreprises sont des institutions majeures dans la vie japonaise. Au-delà du travail, caractérisé par de nombreuses heures supplémentaires et une division rigoureuse des tâches, elles instaurent une véritable culture d’entreprise, très paternaliste et qui impacte la vie privée.

Paradoxalement, l’innovation est au cœur de l’économie japonaise contemporaine. En investissant massivement dans la recherche industrielle, le Japon est devenu la troisième puissance économique mondiale, spécialisée dans les technologies de pointe comme l’électronique, la robotique et l’énergie nucléaire.


Bouddhisme et shintoïsme

Les traditions religieuses japonaises font cohabiter le bouddhisme et un ensemble de croyances et cultes ancestraux, le shintō. Ces deux traditions se sont largement entremêlées au cours de l’histoire, et ont aussi intégrées des éléments de plusieurs courants philosophiques chinois comme le taoïsme et le confucianisme.

Le bouddhisme japonais se divise en de nombreuses branches aux pratiques différentes, dont la plus connue est le zen. Tous ces groupes visent à atteindre l’éveil spirituel par la pratique de la méditation et le suivi d’une éthique stricte, dans le prolongement des enseignements du Bouddha (VIe siècle av. J.-C.).

Le shintō relève de l’animisme et du chamanisme. Les pratiques s’organisent autour du culte des kami, des esprits qui personnalisent les éléments naturels et les ancêtres. Le rapport à la nature et aux saisons est aujourd’hui encore très marqué.


La langue et la littérature japonaise

L’écriture se répand au Japon au VIIe siècle par l’adaptation du système chinois. Un idéogramme (kanji) est un caractère qui représente un concept. Aux 2 000 kanji courants s’ajoutent deux syllabaires, les katakana (servant à transcrire les mots étrangers) et les hiragana.

La littérature japonaise classique se constitue autour de trois compilations écrites au VIIIe siècle. Le Kojiki et le Nihon Shoki sont des chroniques en prose, retraçant les mythes et l’histoire du pays. Le Man.yōshū est un recueil de poèmes, et notamment de waka, une forme typique constituée de vers de 5 et 7 syllabes qui donnera naissance aux poèmes courts, les fameux haiku. Le chef d’œuvre de cette littérature est le Dit du Genji, roman du XIe siècle qui décrit la vie de la cour impériale.

L’ère Meiji (à partir de 1868) marque le début de la modernité, avec l‘ouverture à l’Occident et la remise en question des valeurs traditionnelles par de nombreux auteurs. Après 1945, de grandes figures émergent, où le nationalisme (chez Yukio Mishima) et le traumatisme nucléaire (chez Kenzaburō Ōe) tiennent un rôle majeur.


Le cinéma japonais

Le cinéma japonais s’est développé dès l’époque du cinéma muet : de nombreux studios sont actifs à partir des années 1910, et produisent des films dans des genres typiques et populaires comme le film de sabre (chanbara) et plus tard le film de monstres (kaijū eiga).

Trois réalisateurs majeurs représentent le cinéma japonais classique : Kenji Mizoguchi et Akira Kurosawa, qui alternent films historiques et films contemporains, et Yasujirō Ozu, qui consacre ses drames aux gens du commun.

À partir des années 1960, la Nouvelle Vague japonaise fait scandale en s’intéressant à des sujets politiques et en mettant en scène sexe et violence, avec des cinéastes comme Nagisa Ōshima ou Shōhei Imamura. Cette approche beaucoup plus libre influencera de nombreux genres et cinéastes contemporains, liés au film d’horreur (comme Kiyoshi Kurosawa) ou au film de yakuza (avec Takeshi Kitano).


Manga et
anime

La bande dessinée japonaise, baptisée manga, est l’héritière de plusieurs traditions artistiques : le rouleau peint narratif (emakimono) et les estampes du mouvement ukiyo-e. Elle s’est développée dès le début du XXe siècle, mais a connu un profond renouvellement dans l’après-guerre : les comics américains influencent profondément les auteurs, dont le célèbre Osamu Tezuka qui crée le personnage culte Astro Boy.

Le manga se caractérise par ses planches noir et blanc extrêmement dynamiques et ses personnages stylisés. Publié dans des hebdomadaires bon marché, il s’adresse à des publics ciblés en fonction de l’âge et du genre.

Les mangas sont indissociables des anime, leurs versions en dessins animés. Qu’il s’agisse du cinéma ou de la télévision, ce secteur majeur a vu apparaître des cinéastes aux univers poétiques et singuliers comme Hayao Miyazaki ou Satoshi Kon.


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