Visibilité de l’activité scientifique

L’activité scientifique désigne l’ensemble du processus de recherche, dont l’objectif est la production de connaissances nouvelles. Pour être menée à bien, elle nécessite des ressources (financements, personnel, ...). Les résultats obtenus sont diffusés sous différentes formes : articles, ouvrages, brevets, conférences, datasets... 

La visibilité de l’activité scientifique concentre de nombreux enjeux, tant pour les chercheurs, les unités de recherche que les universités. Elle a une influence directe (production d’indicateurs, ...) ou indirecte (rayonnement, e-réputation, ...) sur :
 
  • le montage de projets et l’attribution de financements
  • la recherche de collaborations et la cartographie disciplinaire
  • l’évolution de la carrière du chercheur
  • la valorisation de l’excellence académique...
Au cours des dernières décennies, le paysage mondial de la recherche s’est complexifié, les procédures d’évaluation se sont généralisées, les modalités d’attribution des financements ont évolué et les supports de communication se sont multipliés (« revues traditionnelles », archives ouvertes, blogs scientifiques, ...). Face à l’inflation de la production scientifique, il est nécessaire d’adopter des stratégies de valorisation de l’activité scientifique. 
 
Mesurer et cartographier l’activité de recherche

La scientométrie vise à mesurer l’activité scientifique (publications, financement, formation, ...) et transcrire celle-ci en graphiques, statistiques ou cartographies. La bibliométrie est une part importante de la scientométrie. Elle se concentre sur l’analyse des publications (articles, ouvrages, thèses, rapports, actes de colloques, ...), de leur impact et des réseaux de collaborations qu’elles matérialisent. 

La bibliométrie est créée dans les années 1920, comme outil d’aide à la politique documentaire. L’analyse des citations permettait aux bibliothécaires de déterminer, pour chaque discipline, quelles revues étaient lues par les pairs et donc influentes.

La bibliométrie moderne se développe dans les années 1960, lorsque l’universitaire américain Eugene Garfield crée la Science Citation Index (SCI), première base de données informatisée répertoriant les citations et ancêtre du Web of Science

Évaluer l’activité scientifique ?

La bibliométrie moderne propose un panel d’indicateurs : mesures d’impact, cartographies de collaborations académiques ou industrielles, indice de spécialisation, ... Au cours des dernières décennies, leur utilisation à des fins d’évaluation de la recherche s’est généralisée, confinant parfois au mésusage. 

Des voix se sont élevées face aux « dérives de l’évaluation de la recherche » (Yves Gingras, 2014). En 2012, lors de la réunion annuelle de l’American Society for Cell Biology est élaborée la déclaration de San Francisco dite DORA (Declaration on Research Assessment), prônant une évaluation responsable et transparente. Ses recommandations sont suivies par certains organismes comme le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres).

Construire son identité

Les chercheurs et les institutions sont invités à avoir une démarche proactive afin d’assurer la visibilité de l’activité scientifique. La maîtrise de l’identité numérique prend une importance grandissante dans l’activité des chercheurs (création et mises à jour d’identifiants pérennes, présence sur les réseaux sociaux, ...).

L’expression publish or perish traduit les conséquences des dérives de la bibliométrie sur l’activité scientifique. Cette injonction est aujourd’hui accompagnée de deux nouveaux préceptes : be visible or vanish et promote or perish.

La mise en place d’une signature normalisée des publications scientifiques permet aux universités d’accroître la visibilité de leur activité de recherche, en assurant un meilleur repérage des publications dans les bases de données bibliométriques.

Ainsi afin d’assurer la valorisation de la recherche menée en son sein, l’UPEC a mis en place une charte de signature des publications au début de l’année 2020