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Zoom sur... Les exclus et la parole publique

Publié le 12 juin 2018

Dans le cadre du colloque « Donner la parole aux ‘’sans-voix’’ ? Acteurs, dispositifs, discours », la bibliothèque du Campus Centre s’associe au laboratoire Céditec. Au croisement de la sociologie, de l’histoire, de la communication publique et des sciences politiques, comment s’expriment les minorités dans l’espace public ?

Zoom sur... Exclus de la parole publique
Zoom sur... Exclus de la parole publique
Date(s)

du 11 juin 2018 au 29 juin 2018

Lieu(x)

Intitulé « Donner la parole aux ’’sans-voix’’ ? Acteurs, dispositifs, discours », ce colloque international organisé par le laboratoire Céditec se tiendra le jeudi 21 et le vendredi 22 juin de 9h à 19h à l’amphithéâtre de la Maison de l’Innovation et de l’Entrepreneuriat Étudiant (MIEE).


Découvrez une sélection d’ouvrages sur ce thème dans le hall de la bibliothèque du Campus Centre, ainsi que les ouvrages écrits ou coordonnés par les intervenants !



Les « sans-voix », des collectifs à la recherche de visibilité

 « Sans-voix », « invisibles », « exclus » : de nombreux termes désignent ces groupes sociaux variés, minoritaires et privés de représentation au sein des institutions politiques et des médias. Pour se rendre visible, prendre publiquement la parole est une première étape. La prise de parole permet au groupe de se fédérer autour d’une identité commune et de se présenter comme un acteur capable d’influencer l’opinion publique et les décisions politiques.

Par l’action collective, les groupes ont un poids bien plus important que des individus isolés, même si tous ces groupes n’ont pas des moyens d’action équivalents. Leur constitution est un phénomène qui peut être spontané, en réaction à des événements précis, ou bien construit pas à pas par des méthodes d’organisation collective (community organizing).

Ils peuvent prendre différentes formes, de l’association au « mouvement social » informel, et entretiennent des rapports ambivalents (entre méfiance et coopération) avec les organisations établies telles que les institutions publiques, les partis politiques et les syndicats.
 
 

Problèmes et débats publics, l’importance des médias

Pour devenir visibles, les « sans-voix » doivent utiliser des canaux de communication. Généralement, il s’agit de s’intégrer dans les représentations données par les médias, qui passent le plus souvent par la mise en récit et le goût du spectaculaire. Cela se traduit par la désignation de porte-paroles identifiés, à la personnalité affirmée, et par des actions visibles et revendicatives : manifestations, occupations…

Malgré les critiques régulièrement portées contre les médias de grande diffusion, accusés d’indifférence ou de partialité, ces derniers jouent un rôle essentiel dans la constitution des « problèmes publics ». Ces questions portées sur la place publique deviennent objets de débat et conduisent à des prises de position affirmées de la part des citoyens et des élus. Des médias alternatifs peuvent également émerger pour porter des messages aux formes différentes.

 

Langage et représentations

La prise de parole publique peut toutefois être problématique. Le langage lui-même (verbal et non-verbal) est porteur de représentations sociales, et les mêmes mots n’ont pas la même signification pour des publics issus de catégories sociales différentes.

Enfin, les catégorisations des groupes sociaux ont aussi leurs limites : bien que les groupes minoritaires se forment autour d’une identité commune, chaque groupe n’est pas un ensemble homogène. Ce sont ainsi des entités qui évoluent rapidement, et dont le discours évolue en parallèle en fonction des réactions qu’il suscite dans la sphère publique.



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